Φωτογραφίες

Version franηaise:

Ce matin, on va au marche de Manakha. Je suis la derniere assise sur la moto, derriere Abdusalem. J'adore quand on est a trois dessus...avec la musique, le vertigineux relief des montagnes encore enturbannees de brumes, la sensation est vraiment grisante.
Abdusalem doit faire des courses pour le funduq. L'occasion de rencontrer pas mal de gens qu'il connait, de se saluer, de prendre des nouvelles... On fait le plein de lιgumes, s'attarde pres du marchand de desserts, et remonte lentement la pente, slalommant entre le stand du boucher et le marchand de tissus. A notre arrivee sur le terre-plein, a une trentaine de metres, c'est la melee: une bagarre a visiblement eclate, et les hommes commencent a accourir pour y prendre part. On s'ecarte. Un coup de feu est tire. Juste au moment d'emprunter l'escalier pour rejoindre la rue en surplomb, ou des badauds se sont masses pour observer ce qui se passe, des policiers armes de leurs kalashnikovs devalent les marches a toute allure. On doit s'ecarter pour les laisser passer... Une fois en haut, on s'aligne sur le bord avec tout le monde qui regarde. Tous les hommes semblent lies les uns aux autres, dans des gestes de solidarite et de protection mutuelle. Je me retiens au bras d'Abdusalem. Et a ma surprise, le vieux a cote de moi me prend aussi le poignet. Sensation etrange... a me sentir un des leurs. En bas, l'accrochage est vraiment vif, la foule a grossi. Deux tirs de kalashnikov en l'air accentuent la tension. Il est plus prudent de se retirer. On s'enfonce dans les rues derriere. Un peu plus tard, un attroupement s'est forme devant le poste de police. A l'entree, ca pousse et ca crie dans tous les sens... On doit passer devant pour repartir vers Al Hajjarah ou faire un gros detour. Abdusalem me laisse choisir. On passe...! J'aimerais bien savoir ce qu'ils racontent... Enfin, on a une explication: Un policier a cru qu'un gamin volait de l'argent alors qu'il ne faisait que ramasser des sous par terre, et sans reflechir, lui a tire dans le pied. Sur ce, un homme (parent? voisin? ami? ou simple passant offusque, va savoir!?) s'est jetι sur le policier et lui a plante sa jambiya dans l'epaule... et le chaos a commence... Plus tard, on apprendra que le policier a etait arrete, que le garcon est a l'hopital... mais je n'en saurais pas plus.

Sur cette photo on voit quelques-uns des hommes qui reviennent ΰ pied du poste de police.

English version:

This morning, we go to Manakha! I am the last one to seat down on the motorbike, behind Abdusalem and the driver. I love when we are three on a motorbike... with the music, the vertiginous relief of the mountains still in the mist, the sensation is truly heady.

Abdusalem must purchase some food for the funduk. It is the occasion to meet quite a few people he knows, to greet them, have some fresh news...

We fill in our bags with vegetables, linger near the sweets seller, and slowly climb back the slope.
When we arrive up, at about 30 meters far, it is the scrum : a fight has just started and the men begin to converge to take an active part in it. We step aside. A gunshot is fired. Just as we are about to climb the stairs up to the main street where some bystanders are gathered to look what's happening, a group of policemen with kalashnikovs slide down at top speed. We must get out of their way...Once up, we line up on the edge with everybody and look. All the men seem tied each other, in gestures of solidarity and mutual protection. I held out to Abdusalem's arm. And, to my big surprise, an old man next to me, take also my wrist. Down, the fight is really strong, the crowd is bigger. Two shots of kalashnikov in the air increase the tension. It is more cautious to move back in the streets behind. A little later, we see a crowd in front of the police station. At the entry, everybody push and shout... we have to pass by there to go back to Al Hajjarah or go by a roundabout way. Abdusalem let me decide. We pass...! I would like to know what they say... Finally we have an explanation. A policeman believed that a kid had just stolen money while he was just picking up some coins on the floor. And without taking time of a reflection, he shoot in the kid's foot. After that, a man (family? neighbour? friend? or simple passerby offended, go figure?!) jumped on the policeman and drove his jambiya in his shoulder. Then the chaos just began.

Later we learnt that the policeman had been arrested and the young boy was in the hospital. No more.

On this picture, we see some of the men who just come back from the police station.